recrutés par concours d’État, réputé l’un des plus exigeants de la fonction publique, le concours des Architectes en Chef des Monuments Historiques s’adresse aux architectes diplômés, qui ont généralement déjà acquis une expérience en restauration du patrimoine et se sont le plus souvent formés à l’École de Chaillot. Le concours comprend trois rangs d’épreuves : pré-admissibilité, admissibilité, et enfin admission, où le candidat doit réaliser en un temps réduit l’étude complète d’un édifice patrimonial peu étudié jusque-là.
Le concours vérifie les connaissances historiques et techniques des candidats, mais également leur sens de l’intérêt public.
Pendant longtemps, les Architectes en Chef des Monuments Historiques ont été les seuls
habilités à exercer sur le patrimoine protégé. Depuis 2009, cette prérogative est ouverte, pour les monuments n’appartenant pas à l’Etat, aux architectes spécialisés titulaires d’un DSA Patrimoine et Architecture et justifiant d’une expérience de dix ans sur le bâti ancien. C’est parmi ces architectes spécialisés que les Architectes en Chef des Monuments Historiques sont recrutés par concours.
Les Architectes en Chef des Monuments Historiques ont un statut d’agent de l’État à exercice libéral. Ils sont rémunérés selon une grille établie par décret du Ministère de la Culture, sous forme de vacations pour les missions de conseil, et d’honoraires pour les travaux de restauration, en fonction de la complexité du projet et du montant des travaux.
L’exercice à titre public a lieu sous l’autorité de la maîtrise d’ouvrage de l’État, que ce soit pour le compte des Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC) ou de tout autre opérateur de la culture, comme les Musées de France ainsi que certains Ministères comme la Justice et la Défense. Le rôle et la mission des Architectes en Chef des Monuments Historiques en tant que maîtres d’œuvre sont définis par la loi maîtrise d’œuvre privée, dite MOP, et précisés par le Code du patrimoine.
Les Architectes en Chef des Monuments Historiques sont sollicités par l’État suivant les besoins des édifices. Le volume d’activité dépend des demandes d’État et donc un exercice à titre privé, pour le compte des collectivités locales ou des personnes privées, est possible permettant une complémentarité entre missions d’État et missions privées ainsi qu’une stabilité d’activité, nécessaire à la constitution et au maintien d’équipes de collaborateurs hautement spécialisés et de moyens de productions en perpétuelle évolution.