Les Architectes en Chef des Monuments Historiques constituent un corps d’architectes spécialisés attaché au Ministère de la Culture. Ils assurent des missions de surveillance, de conseil et d’expertise sur le patrimoine protégé à la demande de l’Etat. Ils sont les architectes maîtres d’oeuvre de l’Etat pour la restauration des monument historiques dont il est propriétaire.
Dépositaires des savoirs méthodologiques des architectes restaurateurs ayant œuvré depuis la création du service des Monuments Historiques en 1830, les Architectes en Chef des Monuments Historiques sont à la fois praticiens et acteurs de la réflexion théorique de la conservation et de la restauration. Ils s’investissent dans la recherche, la diffusion et l’enseignement des savoirs et des savoir-faire.
Les Architectes en Chef des Monuments Historiques exercent leurs missions sur une circonscription territoriale (départements ou monuments) qui leur est attribuée par arrêté du Ministère de la Culture. Sur cette circonscription, ils sont chargés de missions de conseil et de surveillance des édifices classés. Ils sont également chargés des études (évaluation, diagnostic) et des travaux de restauration des monuments historiques appartenant à l’Etat.
Les ACMH peuvent également être chargés de missions particulières d’expertise, notamment à l’étranger.
Les Architectes en Chef des Monuments Historiques sont recrutés par un concours d’État, considéré comme l’un des plus exigeants de la fonction publique.
Ils ont un statut d’agent de l’État à exercice libéral. Ils sont rémunérés selon une grille établie par décret du Ministère de la Culture, sous forme de vacations pour les missions de conseil, et d’honoraires pour les travaux de restauration, en fonction de la complexité du projet et du montant des travaux (un principe identique à celui établi par la Loi MOP).
En tant qu’expert des édifices anciens, l’architecte en chef des monuments historiques a mission et pour devoir de proposer à l’Etat les mesures qu’il juge nécessaires pour assurer la conservation édifices protégés dans sa circonscription.
Dans le cadre des projets de restauration, le maître d’ouvrage défini le programme et le cas échéant le budget. Sur ce programme, l’architecte réalise les études architecturales et techniques. La spécificité de l’architecte restaurateur est sa capacité à entrer dans une connaissance intime de l’édifice, de son histoire, de ses problématiques structurelles, fonctionnelles, patrimoniale, d’en faire l’analyse et la synthèse, et de proposer un ou des projets de conservation et de mise en valeur répondant à ces problématiques multiples, au service premier du monument historique. A partir des propositions du maître d’œuvre, le maître d’ouvrage est décisionnaire de l’engagement des travaux, et garde la responsabilité générale des opérations.
Ceux-ci se font sous la maîtrise d’ouvrage de l’Etat : DRAC ou autre opérateur du Ministère de la Culture : CMN, OPPIC, Musées de France…, mais aussi d’autres ministères : de la Justice… Le rôle et la mission des ACMH en tant que maître d’œuvre sont définis par la Loi MOP et précisés par le Code du Patrimoine.
En parallèle de leurs missions d’Etat, effectuées à la demande et donc sans garantie de continuité, les Architectes en Chef des Monuments Historiques peuvent exercer la profession d’architecte à titre privé. La complémentarité entre missions d’Etat et privées permet d’assurer une stabilité d’activité, nécessaire à la constitution et au maintien d’équipes de collaborateurs hautement spécialisés et de moyens de productions en perpétuelle évolution.
En raison de l’histoire du Service des Monuments Historiques, les Architectes en Chef des Monuments Historiques (ACMH) ont longtemps été les seuls habilités à exercer sur le patrimoine protégé. Depuis 2009, cette prérogative est ouverte, pour les monuments n’appartenant pas à l’Etat, aux architectes spécialisés titulaires d’un DSA Patrimoine et Architecture et justifiant d’une expérience de 10 ans sur le bâti ancien.
C’est parmi ces architectes spécialisés que les ACMH sont recrutés par concours, pour être amenés à intervenir au chevet des plus prestigieux monuments de la Nation comme auprès des patrimoines les plus modestes. Ainsi les exigences du concours et la notion d’intérêt public lié aux missions d’Etat de l’ACMH, sont garantes de l’excellence des architectes praticiens au service du patrimoine protégé en France.